Pleigne – Plenna – du latin „planeolum“ = petit plateau; diminutif de « planum » = plat, plaine.
La première mention de Pleigne se trouve dans un document de 1179. Dès sa fondation, l’abbaye de Lucelle qui est voisine de Pleigne, y eut des propriétés qui figurent dans une bulle confirmative du Pape Alexandre III : « curiam de Plenna cum pertinenciis suis ».
Plus tard, l’abbé Pierre de Charmoille s’engagea, par acte authentique du 20 juin 1295 « ….à ne pas couper de bois dans la forêt sise du côté de Pleigne, à l’endroit où les habitants ont coutume de couper et courber les arbres pour se défendre contre l’agression des ennemis, en temps de guerre et où ils cherchent un refuge pour eux et leurs biens…. ».
En 1592, il fut convenu que les cinq grandes et hautes bornes, plantées depuis « Les Rouges-Terres » jusqu’à l’arrêt de Bavelier, autrement dit la « Pente ou Peute rive » sépareraient le ban de Lucelle de celui de Pleigne. A cette époque, l’abbaye céda à la commune le droit de 209 journaux 1/3 et de deux perches. Pleigne avait encore le droit de parcours sur les métairies de Mécolis, de la Combe-ès-pierres, de la Selle-au-Roi et de la Plenhoff.
Pour en jouir en toute propriété et exclusivement, Lucelle renonça en 1765 au droit de pâturage qui lui compétait dans le bois du « Treuchait » aux terres qu’elle possédait dans le ban de Pleigne rapportant annuellement « 144 boisseaux de blé et d’avoine, 3 livres 5 sols, 4 deniers en argent et 2 poules ».
Pleigne eût à souffrir des troupes pillardes qui envahirent l’évêché de Bâle en 1637. Les soldats français, sous la conduite du commandant Du Aly, brûlèrent Saint-Brais en décembre 1637. Ils quittèrent ce village le 20 de ce mois et se rendirent à Pleigne où ils demeurèrent de 8 à 10 jours.
Pleigne a vu son destin suivre celui de l’actuel République et Canton du Jura. D’abord au sein de l’Evêché de Bâle jusqu’en 1792, puis de la République Rauracienne durant quelques mois.
Sources :
Notices historiques sur les villes et les villages catholiques du Jura de Gustave Amweg
Histoire populaire du Jura bernois de Gustave Amweg
L’Heure du Jura de Victor Erard
Archives communales